Humblement, nous souhaitons participer à faire en sorte de porter un autre regard sur ces personnes en situation de fragilité, que, parfois, l’on s’efforce de ne pas voir. L’œil de Philippe c’est l’art de ne pas les ignorer, c’est reconnaître leur existence, leur donner de retrouver des espaces d’expression, une estime de soi. Il reste cependant difficile d’entrevoir la complexité de chaque parcours de vie tant ils sont hétérogènes.
VERNISSAGE lundi 18 juin à 18h
Maison des associations
28, rue Denfert-Rochereau – 69004 Lyon
Ouvert au public du lundi au vendredi de 9h à 22h et le samedi de 9h à 12h.
La rencontre avec le photographe Philippe MERCHEZ.
« Ce fut d’abord l’histoire d’une intention puis d’une rencontre. Dans le cadre d’un travail personnel, je photographiais les lieux où malgré la précarité et des conditions difficiles, des gens tentent de vivre avec dignité (…).
Durant plusieurs jours, par courtes périodes, je me suis promené librement dans les couloirs d’un des foyers d’ALYNEA, avec mon encombrant matériel de prises de vues, pied photo et appareil, passant d’une chambre à l’autre au gré des rencontres.
Les images que j’ai réalisé montraient alors la réalité, les mobiliers dépareillés, les literies fatiguées, les armoires bancales, les sols dégradés. Mais aussi des espaces décorés, des dessins d’enfants scotchés au mur, des valises empilées. Ce travail réalisé avec une totale liberté d’interprétation aurait très bien pu être désapprouvé par l’association, il n’en fut rien, au contraire : l’équipe d’encadrement me proposa de le montrer afin de témoigner de leurs conditions quotidiennes de travail.
Quelques mois plus tard, je fus contacté par le service communication, ils avaient besoin de montrer, toujours pour témoigner. L’intérêt imminent dans le cadre de ce nouveau projet était tout autre : mettre l’humain au centre de nos préoccupations, les personnes aidées dans leur réinsertion, mais aussi montrer le travail de ces bénévoles, éducateurs professionnels, personnels d’encadrement, qui font d’ALYNEA un outil contre la précarité.
Au-delà des images réalisées, l’important était le respect de toutes celles et ceux que je photographiais, de l’accord de prise de vues à la sélection des images, chaque étape de réalisation a été validée par les premiers concernés. En tant que photographe touchant aux questions sociales, j’essaye toujours de faire des images qui se veulent respecter la dignité. Dans le cadre de ce travail, nous sommes allés plus loin, la démarche mise en place a réellement permis que chacune des personnes photographiées puisse se réapproprier son image afin de donner à voir et dire de soi.
Ces photographies publiées sont à l’image des réalités quotidiennes et du travail de l’association. Elles sont là pour rappeler qu’au-delà des contraintes, des tracasseries budgétaires et des décisions législatives à l’emporte-pièce, des gens relèvent avec professionnalisme et humanité le défi d’un monde plus juste. »