Même s’il n’est pas rare que des bébés naissent dans un accueil mère-enfants, dans ce contexte de confinement, l’arrivée d’un enfant est marquée par le sceau de l’inédit. Deux résidentes de l’Auvent vivent leurs dernières semaines de grossesse. Deux futurs événements au cœur des préoccupations des mères et de l’équipe.
Suivi médical maintenu
Voilà qui a dû rassurer les mères après l’annonce du confinement : la venue d’un sage-femme au foyer tous les 2 jours est maintenue pour les surveillances monitoring et répondre aux inquiétudes des dames. Si l’une des deux accouchera à l’hôpital St Joseph St Luc, l’autre vit une grossesse à risque de naissance prématurée qui nécessite un contrôle hebdomadaire à l’hôpital femme-mère-enfant à Bron où elle est parfois contrainte à y rester une nuit.
Equipe restreinte mais présence accrue
Ces deux centres hospitaliers, ont pu maintenir en présentiel le suivi des grossesses, avec des restrictions cependant afin de maximiser les mesures de sécurité, notamment l’interdiction pour les patients d’être accompagnés.
La question de la garde des fratries se pose alors alors que d’ordinaire à l’Auvent, il est convenu que les mères s’organisent pour la garde de leur enfant.
Rappelons qu’en période de crise sanitaire et afin de répondre aux enjeux du confinement :
- les crèches sont fermées ;
- l’équipe du foyer a, quant à elle, été restreinte à deux travailleuses sociales, l’une le matin, l’autre l’après-midi en plus du veilleur de nuit.
Toutefois, à situation exceptionnelle, alternative exceptionnelle : la professionnelle prend alors en charge la garde des enfants, avec un relais possible avec une autre dame hébergée.
Si la maman est tenue de rester hospitalisée une nuit, l’enfant est alors placé chez un proche de l’extérieur de confiance. L’équipe est dans ce cas vigilante à ce que cette personne soit la même afin d’éviter les rencontres multiples.
Ecoute et renfort psychologique
Comme on peut s’en douter, la pandémie ne favorise pas un état de sérénité lorsque l’on attend un enfant.
Beaucoup de questions inhabituelles et de préoccupations sont apparues : crainte de contracter le virus à l’hôpital ; la possibilité du papa d’être présent le jour J en salle d’accouchement ? D’autant que par vagues, des tensions liées au confinement dans le foyer apparaissent demandant à l’équipe de trouver des solutions pour les apaiser, organiser des temps de parole, prévenir la violence, protéger les enfants.
Les termes de ces deux grossesses sont prévus mi-mai, et fin juin. Les bébés naîtront en période de déconfinement progressif, à l’heure où leurs frère et sœur retrouveront crèches et écoles. « Un déconfinement à préparer de façon cadrante pour limiter les inquiétudes de la sortie», confie Céline LOIZEAU, éducatrice jeunes enfants du foyer.