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Présentation de Monsieur Bagrat GINOSYAN

08/08/2018

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Professeur d’histoire-géographie, ancien proviseur adjoint d’un établissement scolaire à Erevan en Arménie, et simultanément joueur international d’échecs puis professeur officiel de la Fédération arménienne de Jeu de Échecs, Monsieur GINOSYAN et sa famille arrivent en France en 2012, contraints de quitter leur pays pour raison politique. Aujourd’hui la famille est hébergée à ALYNEA et en lien avec l’équipe du Service d’Accompagnement Vers et Dans l’Habitat.

En Arménie les échecs sont un sport national. Ils sont enseignés du CP à la CM2 au même titre que toute autre matière, favorisant les capacités de concentration et de réflexion nécessaires pour penser plusieurs stratégies en même temps (attaque, défense, contre-attaque). Une fois son diplôme arménien de pédagogue d’échecs reconnu en France et après avoir suivi des cours de français à la Croix-Rouge, Monsieur GINOSYAN, déjà investi dans diverses actions bénévoles sur le territoire avec son épouse, propose, en 2013, à l’école arménienne du 3ème arrondissement de Lyon d’enseigner les échecs aux enfants qui le souhaitent. Mais pour les amateurs d’échecs, la pratique du jeu ne se conçoit pas sans la compétition. Et pour pouvoir y participer, il fallait donc se structurer en association type « Club d’Échecs », conformément aux exigences de la Fédération Française des Échecs.  En 2015, la situation administrative de la famille est régularisée en Préfecture et obtient son droit de séjour, mais n’ayant pas la nationalité française, Monsieur GINOSYAN ne pouvait porter ce projet. Soutenu par l’école, il se tourne vers l’église arménienne, dont le statut associatif permettait de porter le projet devant la Fédération pour créer en 2016 MASSIS Club d’Échecs. Monsieur GINOSYAN devient salarié du club et enseigne à 90 élèves de l’école, sur 4 niveaux. Et les résultats des compétitions ne se font pas attendre ! Dès sa 1ère année, le club se classe 2ème au Championnat du Rhône d’échecs rapides et se place sur la 1ère marche du podium en 2018, 1ère place en 2017 et 2018 du Championnat du Rhône, 1ère place du Championnat académique du Rhône-Alpes en 2017 et en 2018 (Auvergne Rhône-Alpes), 2ème place au Championnat de France scolaire en 2018 et 1ère place au Championnat de Lyon en 2017, les 4 1ères places au Championnat de France des Jeunes en 2018.

Lors d’une réunion au sein du Pôle Accompagnement et Hébergement en diffus d’ALYNEA, et dans le cadre de la réflexion autour du pouvoir d’agir des personnes accompagnées, les équipes ont convié les personnes hébergées à venir échanger autour du projet associatif et faire part de leurs remarques avant sa présentation du projet à l’assemblée générale pour validation.

Cette réunion a permis d’identifier les compétences des personnes accueillies, la richesse des parcours, et leur souhait de ne pas être considérées uniquement comme des personnes aidées, hébergées, mais une volonté d’être regardées comme des personnes ressources.

Durant cette réunion, a été évoqué la Fête de l’été organisée par les volontaires du Service Civique de notre association et plus précisément ce que les personnes avaient envie d’y apporter. Monsieur GINOSYAN a spontanément proposé de venir avec des échiquiers pour animer une activité autour de sa passion.
Il en a profité pour initier les personnes intéressées, contribuant ainsi à ce que les convives de cette fête se mélangent et partagent ensemble.

Et nous l’en remercions vivement !

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Madame C. et Monsieur V.

Un couple marqué par le sans-abrisme

Originaires de Picardie, ils quittent avec leurs 3 enfants leur maison d’Airaines en 2008 pour tenter leur chance en Corse puis à Lyon. Sans emploi, ils font face à des difficultés familiales avant de se trouver sans hébergement.

Souhaitant avant tout protéger leurs enfants et assurer leur scolarité, ils s’adressent au Conseil Général pour un placement provisoire. Ils sont orientés dans différents foyers dont le CHRS Carteret d’ALYNEA, mais la collectivité leur est difficile. Ils ne supportent ni la promiscuité, ni le cadre imposé. La collaboration avec les équipes est alors compliquée.
Pendant presque 3 ans, ils vont vivre dans la rue, abrités sous la bibliothèque universitaire rue Chevreul. La nuit, ils dorment en alternance afin que l’un des deux surveille leurs sacs à dos dans lesquels se trouve toute leur vie. En journée, ils fréquentent la Maison Rodolphe du Foyer Notre Dame des Sans Abri où ils déjeunent, se douchent, font leur lessive. Ici, ils sont suivis par Marc (prénom d’emprunt) assistant social avec qui ils seront en confiance.

« C’est la première personne qui nous a compris en repérant que le type d’hébergement qui nous conviendrait serait un appartement individuel. »

Dans la rue, leur santé se dégrade. Suzanne est hospitalisée plusieurs fois, sous-alimentée, alcoolisée, les articulations douloureuses. Les acteurs sociaux se mobilisent pour trouver une solution : Marc, la Maison de la Veille Sociale, le Samu Social 69, s’adressent au Préfet pour qu’un hébergement d’urgence soit débloqué. 5 mois plus tard, ils sont hébergés à l’hôtel.
Le couple poursuit son chemin dans un dispositif d’hébergement en appartement avec l’équipe de Polygônes d’ALYNEA qui considère que l’habitat est le point de départ de l’accompagnement.
Suzanne a arrêté de boire et soigne sa polyarthrite. Son compagnon, épileptique, suit son traitement. Grâce à des visites accompagnées par un médiateur et des entretiens téléphoniques réguliers, ils sont en lien avec leurs enfants.
Le prochain objectif est l’accès à un logement de droit commun : le bail serait d’abord signé entre le propriétaire et ALYNEA ; pendant cette durée déterminée, ils seraient sous-locataires et toujours accompagnés par Polygônes, avant que le bail « glisse » à leurs noms.

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Monsieur B.

« Rescapé de la solitude »

Monsieur B. intègre son hébergement en appartement de coordination thérapeutique en octobre 2017. Il doit alors quitter l’hébergement mis à disposition par le centre Léon Bérard où il suit un traitement médical. Même si Monsieur B. a fui, pour des raisons politiques le Congo Kinshasa, il est débouté par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Arrivé en France blessé, il apprend qu’il est gravement malade. Soutenu par l’assistante sociale de l’hôpital, il obtient un titre de séjour pour soins qui lui permet de se faire soigner et rester sur le territoire le temps nécessaire.

« Nous les Africains, on vit ensemble, on ne connait pas la solitude. Ici j’ai beaucoup souffert de l’isolement, j’étais au fond du trou. Isolé, malade, séparé de ma famille, j’avais les pires idées. »

Depuis le début de son accompagnement par Entr’Aids, il a trouvé ce dont il avait besoin, une équipe professionnelle qui se soucie des êtres humains et qui soutient moralement les personnes. Son cadre de vie lui permet également de retrouver un vivre ensemble : des relations conviviales de voisinage, le partage de petits déjeuners et de repas avec l’équipe…

« L’hôpital m’a soigné, ALYNEA m’a sauvé la vie, je suis un rescapé. »

Lors de cette rencontre, Monsieur B. est en rémission et a retrouvé du sens dans son quotidien en tant qu’agent de sécurité aux abords de l’école, et bénévole au sein de l’association Singa (mouvement citoyen international visant à créer du lien entre personnes réfugiées). Il a pu reprendre ses fréquentations à la bibliothèque, et récupérer l’appétit et le goût de vivre.

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Monsieur BEN ATTIA

Sa création d’entreprise lui ouvre l’accès au logement

Qu’avez-vous pensé de la 1ère rencontre avec l’équipe du CoWork ?

Une opportunité à ne pas rater ! Je m’y suis tout de suite accroché. Je n’avais pas beaucoup de solutions et l’accompagnement proposé était pour moi un plus, surtout pour le volet administratif. J’ai senti que ça n’allait pas être une perte de temps.

Quel est votre quotidien depuis le début de votre activité ?

Je travaille 35h par semaine : du mercredi au samedi, dans le camion de livraison et le lundi je gère l’administratif (en tant qu’auto-entrepreneur je m’occupe de la facturation, de la communication, de la commercialisation). Le dimanche, je suis avec ma famille. J’ai embauché un livreur en CDD de 6 mois à mi-temps. Un comptable gère la paie, en prestation externe. Aujourd’hui, mon objectif est d’investir dans l’achat d’un camion. Pour l’instant, on tourne en location, et ça représente une perte d’argent conséquente, surtout lorsqu’on doit en louer deux (environ 2 jours par semaine).


Mon entreprise marche bien, c’est ce que je souhaitais ! Je rembourse mes mensualités pour le crédit que l’ADIE m’a accordé pour lancer mon activité. Je me dégage un bon salaire pour payer mon loyer et nourrir ma famille. Je suis très content ! J’ai trouvé un appartement F4 à Lyon 8, dans du neuf. Être patron avec des bons chiffres, ça change tout quand tu cherches un appartement !

La fréquence de votre accompagnement a dû évoluer depuis le mois d’août, notamment depuis le début de votre activité ?

Mon contrat d’accompagnement (de 3 mois) a été renouvelé plusieurs fois. Je viens encore une fois par semaine les lundis, jour que je consacre à l’administration de ma société. Parallèlement je reste en contact téléphonique régulier. Au moindre doute, j’appelle. Sarah est comme une conseillère, dès que j’ai une question, je prends mon téléphone, « Allo Sarah ? » Elle se renseigne puis m’oriente pour que je puisse reprendre la main. Au minimum, je suis en contact deux fois par semaine avec elle. C’est vraiment un apport précieux car sans le CoWork, j’aurais des papiers non-traités. À chaque étape, le dispositif s’adapte par rapport à mes besoins.

Comment peut-on améliorer le service ?

On a fait une réunion avec les autres coworkers et l’équipe pour identifier les besoins et optimiser l’accompagnement humain en termes de formation, d’espace de travail, d’équipement en ordinateurs et imprimantes. Moi j’ai la chance d’avoir un ordinateur, mais ce n’est pas le cas pour les autres coworkers. Les gens hébergés en foyer sont en difficulté et n’ont ni le matériel, ni l’espace pour travailler. Il
manque encore beaucoup de choses nécessaires pour vraiment aider les gens qui n’ont pas les moyens. Il nous faut aussi des modules de formations simples, par exemple je ne maîtrise pas encore Excel et Word, or j’en ai besoin pour gérer mes factures.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui a envie de monter sa boite et qui n’ose pas car elle est en situation de précarité face au logement ?

Il faut y croire ! Ici il y a vraiment des gens qui ont du cœur avec des compétences, qui veulent nous aider. Il faut savoir prendre la main des personnes qui la tendent pour se mettre sur les bons rails et mener son projet. Vous déménagez ? N’hésitez pas à le contacter !