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Renaissance CHRS Point Nuit Maison Pluri'elles

Inauguration Vendredi 30 septembre 2022

Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) Point Nuit Maison Pluri’elles réhabilité, fruit d’une collaboration entre acteurs publics et privés (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS), la Métropole de Lyon, la Ville de Lyon, la Fondation Caisse d’Epargne, le Fonds Groupe Seb, les Disciples d’Escoffier). Un lieu de vie et d’actions citoyennes de Croix-Roussiennes qui conjuguent simultanément « aider » et « être aidées » !

 

ALYNEA, membre du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) La Ville Autrement, inaugure après réhabilitation, le nouveau CHRS Point Nuit Maison Pluri’elles. Depuis 2003, où il est installé dans ce bâtiment de la Croix-Rousse en tant que Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, cet établissement est l’une des principales structures lyonnaises à accueillir uniquement des femmes en situation de précarité, et, depuis fin 2021 pour certaines, vivant un parcours de transition de genre. A ce titre, il s’agit du 1er établissement réservé au genre féminin.

« Ici, vivent des féminités qui essaient de se reconstruire, de se réinsérer. On nous a donné la chance et l’occasion de montrer qu’au-delà d’être des personnes hébergées, nous sommes des guerrières. Avec sous sans papiers, avec ou sans addiction, avec ou sans handicap, ici on est ensemble avec notre humanité. »

L’association ALYNEA, en charge de l’exploitation du CHRS, porte l’accompagnement social des personnes. En amont du chantier, l’association a placé les personnes accompagnées au cœur de la réflexion de ce projet de réhabilitation pour répondre de manière adaptée à leurs besoins et aspirations en tant que résidentes et actrices d’un quartier.

Rhône Saône Habitat, maitre d’ouvrage et également membre du GIE La Ville Autrement, a signé un bail emphytéotique ( jusqu’en 2072) auprès de la Ville de Lyon1, pour la réalisation d’une opération d’une surface de plancher de 380 m² et d’une surface utile de 813 m2, situé 69 rue de Cuire à Lyon 4ème.

 

Un chantier pour des conditions de vie dignes favorisant l’inclusion individuelle et citoyenne dans le quartier, débuté en 2018 et est achevé en 2021.

Puissant levier d’insertion au service du territoire, le CHRS Point Nuit Maison Plur’ielles, accueille des femmes isolées à la rue, public identifié comme particulièrement vulnérable. En 2021, sur 35 résidentes 29 ont réussi une réinsertion.

  • Des conditions garantes d’un espace personnel, calme et protégé où s’exerce le droit à l’intimité et au respect de la vie privée. La capacité d’accueil passe de 35 à 38 places avec une majorité de chambres individuelles ou partagées à 2 et équipées de sanitaires privatifs.
  • Des espaces de vie collective favorisant l’expression et la participation des personnes à la vie de l’établissement, levier incontournable à l’inclusion sociale. Le CHRS Point Nuit s’inscrit sur des actions citoyennes dans son quartier, mais aussi dans la vie culturelle lyonnaise avec notamment en 2022 et 2023 une collaboration avec les Rencontres Internationales de dessin de presse Ça presse.
  • Une cuisine semi-professionnelle, cœur de vie du CHRS. En parallèle de ce projet, ALYNEA étudie les axes de faisabilité et de mise en œuvre d’une stratégie de développement associatif autour des questions d’alimentation et de formation professionnelle avec comme ligne de mire, entre autres, d’ouvrir cette cuisine sur le quartier.
  • Enfin, de multiples initiatives citoyennes organisées placent ce lieu au cœur de la Croix-Rousse (table ronde Ca presse, résidence et rencontre de l’écrivain Benjamin Vanderlick dans le cadre du Printemps des poètes, etc.)

 

L’association ALYNEA a par ailleurs, porté le budget de son équipement et de son aménagement, grâce au concours de plusieurs mécènes dont la Fondation Caisse d’épargne, Les disciples d’Escoffier, le Fonds de dotation du Groupe SEB et surtout grâce à la confiance de notre autorité de tutelle, la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS).

Public et projet social porté par l’association ALYNEA

« C’était très difficile pour moi de venir en foyer, j’avais une image du foyer comme avant : avec que des hommes.

J’ai eu très peur, quand l’assistante sociale m’a dit que je devais y aller. J’ai tellement pleuré ! Je me souviens ne pas avoir dormi pendant plusieurs jours avant mon arrivée.

Et puis on m’a dit que c’était seulement des femmes qui vivaient dans ce foyer. J’étais très contente, mais je restais un peu inquiète, surtout quand on m’a dit que je n’aurais pas de chambre à moi. J’avais très peur de tomber sur une dame droguée ou violente.

Je suis ici depuis sept mois et en fait c’est comme si j’étais en famille : on s’occupe de nous et on est en sécurité.

Ce n’est pas un foyer comme les autres : on nous écoute, on nous aide, et entre nous les filles on s’entend bien, on cuisine ensemble, on mange ensemble. Aujourd’hui j’ai envie de dire à quelqu’un qui a peur, de ne pas avoir peur, ici c’est un passage pour avoir notre maison. »

Témoignage d’une résidente

 

Les femmes hébergées et accompagnées dans un parcours socio-professionnel, ont toutes des histoires de vie différentes, avec un point commun : être fragilisées par une trajectoire émaillée de ruptures familiales et amicales, privées de logement, marquées par la vie dans la rue. Elles se retrouvent en situation de grande précarité économique et de détresse psycho-sociale, totalement isolées face à leur situation. Elles arrivent à Point Nuit dans un état psychologique et physique d’épuisement.

Il s’agit donc ici de les accueillir dans toute leur diversité au sein d’un collectif et les accompagner dans leur rétablissement en tant qu’actrices de leur projet de vie et actrices en tant que citoyenne.

 

Par ailleurs, le CHRS Point Nuit qui se nomme désormais CHRS Point Nuit Maison Pluri’elles accueille depuis la fin du chantier, des personnes ayant vécu ou vivant un parcours de transition vers le genre féminin. Cette ouverture d’orientation a été travaillée avec :

  • Les associations (LGBTIQR, Oppélia, Le Refuge),
  • La tutelle financière, représentant l’Etat, la Délégation Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités,
  • Le Service Intégré de l’accueil et de l’orientation (SIAO – Maison de la Veille Sociale du Rhône qui oriente les personnes vers les dispositifs d’hébergement ).

Financeur du CHRS Point Nuit Maison Pluri’elles : Etat / Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités – DDETS

Mécènes : Fondation Caisse d’épargne / Les disciples d’Escoffier / Fonds de dotation du Groupe SEB

Propriétaire : Ville de Lyon ; bail emphytéotique Rhône Saône Habitat

Financeur du chantier : Métropole de Lyon / Région Auvergne Rhône Alpes / Fondation Somfy + Petites Pierres / Redevance ALYNEA

Déroulé de l’inauguration – 30 septembre 2022

  • 14h Visite guidée par les résidentes du CHRS
  • 14h15 Accueil et présentation du projet par Philippe Imbert – Président ALYNEA
  • Prise de paroles des partenaires et discours institutionnels :

Arnaud Cécillon – DG Rhône Saône Habitat

Philippe Brosset – Président GIE La Ville Autrement

Grégory Doucet – Maire de Lyon

Laurent Willeman – Directeur départemental adjoint d de l’emploi, du travail et des solidarités – DDETS

  • 15h-20h Festivités et Rencontre avec les résidentes et l’équipe, buffet, concert Lady C
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Madame C. et Monsieur V.

Un couple marqué par le sans-abrisme

Originaires de Picardie, ils quittent avec leurs 3 enfants leur maison d’Airaines en 2008 pour tenter leur chance en Corse puis à Lyon. Sans emploi, ils font face à des difficultés familiales avant de se trouver sans hébergement.

Souhaitant avant tout protéger leurs enfants et assurer leur scolarité, ils s’adressent au Conseil Général pour un placement provisoire. Ils sont orientés dans différents foyers dont le CHRS Carteret d’ALYNEA, mais la collectivité leur est difficile. Ils ne supportent ni la promiscuité, ni le cadre imposé. La collaboration avec les équipes est alors compliquée.
Pendant presque 3 ans, ils vont vivre dans la rue, abrités sous la bibliothèque universitaire rue Chevreul. La nuit, ils dorment en alternance afin que l’un des deux surveille leurs sacs à dos dans lesquels se trouve toute leur vie. En journée, ils fréquentent la Maison Rodolphe du Foyer Notre Dame des Sans Abri où ils déjeunent, se douchent, font leur lessive. Ici, ils sont suivis par Marc (prénom d’emprunt) assistant social avec qui ils seront en confiance.

« C’est la première personne qui nous a compris en repérant que le type d’hébergement qui nous conviendrait serait un appartement individuel. »

Dans la rue, leur santé se dégrade. Suzanne est hospitalisée plusieurs fois, sous-alimentée, alcoolisée, les articulations douloureuses. Les acteurs sociaux se mobilisent pour trouver une solution : Marc, la Maison de la Veille Sociale, le Samu Social 69, s’adressent au Préfet pour qu’un hébergement d’urgence soit débloqué. 5 mois plus tard, ils sont hébergés à l’hôtel.
Le couple poursuit son chemin dans un dispositif d’hébergement en appartement avec l’équipe de Polygônes d’ALYNEA qui considère que l’habitat est le point de départ de l’accompagnement.
Suzanne a arrêté de boire et soigne sa polyarthrite. Son compagnon, épileptique, suit son traitement. Grâce à des visites accompagnées par un médiateur et des entretiens téléphoniques réguliers, ils sont en lien avec leurs enfants.
Le prochain objectif est l’accès à un logement de droit commun : le bail serait d’abord signé entre le propriétaire et ALYNEA ; pendant cette durée déterminée, ils seraient sous-locataires et toujours accompagnés par Polygônes, avant que le bail « glisse » à leurs noms.

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Monsieur B.

« Rescapé de la solitude »

Monsieur B. intègre son hébergement en appartement de coordination thérapeutique en octobre 2017. Il doit alors quitter l’hébergement mis à disposition par le centre Léon Bérard où il suit un traitement médical. Même si Monsieur B. a fui, pour des raisons politiques le Congo Kinshasa, il est débouté par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Arrivé en France blessé, il apprend qu’il est gravement malade. Soutenu par l’assistante sociale de l’hôpital, il obtient un titre de séjour pour soins qui lui permet de se faire soigner et rester sur le territoire le temps nécessaire.

« Nous les Africains, on vit ensemble, on ne connait pas la solitude. Ici j’ai beaucoup souffert de l’isolement, j’étais au fond du trou. Isolé, malade, séparé de ma famille, j’avais les pires idées. »

Depuis le début de son accompagnement par Entr’Aids, il a trouvé ce dont il avait besoin, une équipe professionnelle qui se soucie des êtres humains et qui soutient moralement les personnes. Son cadre de vie lui permet également de retrouver un vivre ensemble : des relations conviviales de voisinage, le partage de petits déjeuners et de repas avec l’équipe…

« L’hôpital m’a soigné, ALYNEA m’a sauvé la vie, je suis un rescapé. »

Lors de cette rencontre, Monsieur B. est en rémission et a retrouvé du sens dans son quotidien en tant qu’agent de sécurité aux abords de l’école, et bénévole au sein de l’association Singa (mouvement citoyen international visant à créer du lien entre personnes réfugiées). Il a pu reprendre ses fréquentations à la bibliothèque, et récupérer l’appétit et le goût de vivre.

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Monsieur BEN ATTIA

Sa création d’entreprise lui ouvre l’accès au logement

Qu’avez-vous pensé de la 1ère rencontre avec l’équipe du CoWork ?

Une opportunité à ne pas rater ! Je m’y suis tout de suite accroché. Je n’avais pas beaucoup de solutions et l’accompagnement proposé était pour moi un plus, surtout pour le volet administratif. J’ai senti que ça n’allait pas être une perte de temps.

Quel est votre quotidien depuis le début de votre activité ?

Je travaille 35h par semaine : du mercredi au samedi, dans le camion de livraison et le lundi je gère l’administratif (en tant qu’auto-entrepreneur je m’occupe de la facturation, de la communication, de la commercialisation). Le dimanche, je suis avec ma famille. J’ai embauché un livreur en CDD de 6 mois à mi-temps. Un comptable gère la paie, en prestation externe. Aujourd’hui, mon objectif est d’investir dans l’achat d’un camion. Pour l’instant, on tourne en location, et ça représente une perte d’argent conséquente, surtout lorsqu’on doit en louer deux (environ 2 jours par semaine).


Mon entreprise marche bien, c’est ce que je souhaitais ! Je rembourse mes mensualités pour le crédit que l’ADIE m’a accordé pour lancer mon activité. Je me dégage un bon salaire pour payer mon loyer et nourrir ma famille. Je suis très content ! J’ai trouvé un appartement F4 à Lyon 8, dans du neuf. Être patron avec des bons chiffres, ça change tout quand tu cherches un appartement !

La fréquence de votre accompagnement a dû évoluer depuis le mois d’août, notamment depuis le début de votre activité ?

Mon contrat d’accompagnement (de 3 mois) a été renouvelé plusieurs fois. Je viens encore une fois par semaine les lundis, jour que je consacre à l’administration de ma société. Parallèlement je reste en contact téléphonique régulier. Au moindre doute, j’appelle. Sarah est comme une conseillère, dès que j’ai une question, je prends mon téléphone, « Allo Sarah ? » Elle se renseigne puis m’oriente pour que je puisse reprendre la main. Au minimum, je suis en contact deux fois par semaine avec elle. C’est vraiment un apport précieux car sans le CoWork, j’aurais des papiers non-traités. À chaque étape, le dispositif s’adapte par rapport à mes besoins.

Comment peut-on améliorer le service ?

On a fait une réunion avec les autres coworkers et l’équipe pour identifier les besoins et optimiser l’accompagnement humain en termes de formation, d’espace de travail, d’équipement en ordinateurs et imprimantes. Moi j’ai la chance d’avoir un ordinateur, mais ce n’est pas le cas pour les autres coworkers. Les gens hébergés en foyer sont en difficulté et n’ont ni le matériel, ni l’espace pour travailler. Il
manque encore beaucoup de choses nécessaires pour vraiment aider les gens qui n’ont pas les moyens. Il nous faut aussi des modules de formations simples, par exemple je ne maîtrise pas encore Excel et Word, or j’en ai besoin pour gérer mes factures.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui a envie de monter sa boite et qui n’ose pas car elle est en situation de précarité face au logement ?

Il faut y croire ! Ici il y a vraiment des gens qui ont du cœur avec des compétences, qui veulent nous aider. Il faut savoir prendre la main des personnes qui la tendent pour se mettre sur les bons rails et mener son projet. Vous déménagez ? N’hésitez pas à le contacter !