Par Emmanuel KEO KOSAL et Philippe BURNICHON, volontaires depuis novembre 2017
La découverte d’un nouveau lieu commence toujours par une phase d’observation silencieuse, moment où une multitude d’interrogations nous sautent à la tête, autant sur le lieu en lui-même que sur les personnes qu’il accueille.
Pourtant chaque première rencontre est différente, le lieu de vie collective peut être désert, silencieux ou bien rempli et chaleureux, les murs peints de couleurs vives ou seulement en béton nu.
C’est une étrange sensation qui nous assaille, une sensation d’interdit, quelque chose qui nous indique que nous ne devrions pas être là…
Les personnes hébergées réagissent chacune à leur manière pendant notre présentation. Certaines sont curieuses, ouvertes et font le premier pas, d’autres sont plus timides, réservées. Les interrogations sur notre rôle sont aussi présentes. Leur faire comprendre que nous ne sommes pas des travailleurs sociaux, mais juste organisateurs d’animations et de sorties en tout genre est un long processus qui nécessite de la patience et de la persévérance. Ce chemin diffère selon les centres.
La création du lien avec les hébergés se fait au fil du temps, en jouant avec leurs enfants, en préparant et en partageant un repas ensemble, ou tout simplement en discutant des intérêts communs comme la musique, le sport, les voyages. Parler du parcours de vie de chacun permet également de faire connaissance plus en profondeur, et d’adapter plus précisément les activités. Nous faisons avec les hébergés et ce qu’ils sont sur le moment T, le passé n’a plus rien à voir là-dedans. Nous vivons avec eux le présent.
© Ph MERCHEZ