loader image
Rechercher

Ils sont actuellement 4 bénévoles pour accompagner une douzaine d’enfants depuis la maternelle jusqu’au collège, deux fois par semaine, chaque lundi et jeudi de 17h30 à 19h. Merci à Jean-Yves, Emmanuelle, Ahmed et Frédérique pour ce bel engagement à nos côtés ! Une action auprès des enfants hébergés avec leur famille et accompagnés par le Service d’accompagnement vers et dans l’habitat.

Portrait de l’équipe

Jean-Yves a rejoint ALYNEA en décembre 2017. Fraîchement retraité, il souhaitait être actif et donner son temps à une action utile. En fin de carrière, en charge de transmettre son savoir-faire acquis sur des machines industrielles, et doté de qualités de pédagogue, il s’est inscrit sur cette mission. Aujourd’hui il coordonne l’équipe bénévole.

Ahmed, aide-soignant en reconversion professionnelle tenait à confirmer son projet professionnel d’accompagnant éducatif et social en établissement spécialisé auprès d’enfants et d’adolescents tout en aidant des jeunes en précarité. C’est pourquoi, il a tissé un lien fort et a construit un accompagnement adapté à Zacharia, jeune adolescent hébergé temporairement avec sa famille en appartement et porteur d’un handicap. “Je l’ai rencontré à la Fondation Richard à Lyon 8ème. C’est pour ça qu’on se connaît bien et qu’il est en confiance avec moi.”

Frédérique souhaitait se tourner vers les autres. Pensant d’abord ne pas avoir une personnalité adaptée à cette mission, elle ne s’y était pas projetée. “En venant aider les enfants à faire leurs devoirs, je sors de ma zone de confort. C’est une vraie expérience pour moi et j’en suis ravie ! Ensemble, nous construisons une relation riche, une relation de confiance. Ils sont très à l’écoute, très curieux et ils ont besoin de repères. Et quand ce petit garçon de 5 ans, qui au fil des séances, se rapproche de moi, vient me voir, et que l’on apprend à écrire les chiffres, ce n’est pas grand-chose, mais je suis super contente ! »

Emmanuelle, atterrée de voir tant de personnes dormir sous tente, décide de s’engager dans une association qui lutte contre le sans abrisme.

Comment se déroule une séance avec les enfants ?
Les enfants commencent par faire leur devoir puis quand ils ont fini on les emmène plus loin sur des cartes par exemple. Ils sont très intéressés par la géographie. On se prend au jeu si on ne regarde pas l’heure, on part avec eux en voyage, sur les traces de leur famille, au Kosovo, en Albanie… dans le village d’une grand-mère. Ou dans le ciel et les étoiles. On se laisse aller, ça fait du bien, comme une récréation.

Faire du bénévolat avec des enfants en situation de précarité, c’est comment ?
Ahmed : Je dirai enrichissant. On est là aussi pour les rencontrer et écouter leur histoire. Ils ont vécu des choses qu’on a parfois du mal à imaginer…

Jean-Yves : Je me souviens d’un enfant qui n’avait jamais utilisé de stylo lorsque je l’ai rencontré. Quel éblouissement pour lui ! En 6 mois, ce môme a progressé à une vitesse spectaculaire. Un vrai boulimique ! Ça fait tellement plaisir à voir. Et ce n’est pas le seul, dans ce groupe il y en a plusieurs. Des monstres de boulimie. D’une curiosité extrême.

Ahmed : Il y a aussi Zacharia qui malgré son handicap, va très loin dans l’apprentissage.

Jean-Yves : Et puis on s’attache à eux et réciproquement ! On fait vraiment partie de la maison et je crois que l’on tient une place importante pour eux.

Selon vous, qu’est-ce qui est important dans votre mission ?
Il faut avoir conscience que le soutien scolaire est une activité qui demande un investissement sur la durée, au moins sur une année scolaire et sur des jours et des horaires bien précis. C’est un repère pour les enfants. Pour que l’action soit efficace, on a mis en place deux séances d’une heure trente par semaine. C’est un vrai engagement ! Et pour que cela se passe bien avec un groupe d’une douzaine d’enfants, il faut être idéalement 3 adultes par séance. Les petits demandent beaucoup d’attention. Il faut que l’équipe soit constante et bien organisée car les enfants nous attendent !

Quelle est la démarche pour devenir bénévole à ALYNEA ?
En contactant l’association, une rencontre est programmée avec une personne elle-même bénévole qui nous présente plus spécifiquement ALYNEA et les missions envisageables. Au fil de la discussion, de nos envies et des besoins nous nous mettons d’accord. Puis nous rencontrons le service sur lequel on est affecté, l’équipe et les personnes concernées.

illustustration_femme_alynea

Madame C. et Monsieur V.

Un couple marqué par le sans-abrisme

Originaires de Picardie, ils quittent avec leurs 3 enfants leur maison d’Airaines en 2008 pour tenter leur chance en Corse puis à Lyon. Sans emploi, ils font face à des difficultés familiales avant de se trouver sans hébergement.

Souhaitant avant tout protéger leurs enfants et assurer leur scolarité, ils s’adressent au Conseil Général pour un placement provisoire. Ils sont orientés dans différents foyers dont le CHRS Carteret d’ALYNEA, mais la collectivité leur est difficile. Ils ne supportent ni la promiscuité, ni le cadre imposé. La collaboration avec les équipes est alors compliquée.
Pendant presque 3 ans, ils vont vivre dans la rue, abrités sous la bibliothèque universitaire rue Chevreul. La nuit, ils dorment en alternance afin que l’un des deux surveille leurs sacs à dos dans lesquels se trouve toute leur vie. En journée, ils fréquentent la Maison Rodolphe du Foyer Notre Dame des Sans Abri où ils déjeunent, se douchent, font leur lessive. Ici, ils sont suivis par Marc (prénom d’emprunt) assistant social avec qui ils seront en confiance.

« C’est la première personne qui nous a compris en repérant que le type d’hébergement qui nous conviendrait serait un appartement individuel. »

Dans la rue, leur santé se dégrade. Suzanne est hospitalisée plusieurs fois, sous-alimentée, alcoolisée, les articulations douloureuses. Les acteurs sociaux se mobilisent pour trouver une solution : Marc, la Maison de la Veille Sociale, le Samu Social 69, s’adressent au Préfet pour qu’un hébergement d’urgence soit débloqué. 5 mois plus tard, ils sont hébergés à l’hôtel.
Le couple poursuit son chemin dans un dispositif d’hébergement en appartement avec l’équipe de Polygônes d’ALYNEA qui considère que l’habitat est le point de départ de l’accompagnement.
Suzanne a arrêté de boire et soigne sa polyarthrite. Son compagnon, épileptique, suit son traitement. Grâce à des visites accompagnées par un médiateur et des entretiens téléphoniques réguliers, ils sont en lien avec leurs enfants.
Le prochain objectif est l’accès à un logement de droit commun : le bail serait d’abord signé entre le propriétaire et ALYNEA ; pendant cette durée déterminée, ils seraient sous-locataires et toujours accompagnés par Polygônes, avant que le bail « glisse » à leurs noms.

illustustration_homme_alynea

Monsieur B.

« Rescapé de la solitude »

Monsieur B. intègre son hébergement en appartement de coordination thérapeutique en octobre 2017. Il doit alors quitter l’hébergement mis à disposition par le centre Léon Bérard où il suit un traitement médical. Même si Monsieur B. a fui, pour des raisons politiques le Congo Kinshasa, il est débouté par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Arrivé en France blessé, il apprend qu’il est gravement malade. Soutenu par l’assistante sociale de l’hôpital, il obtient un titre de séjour pour soins qui lui permet de se faire soigner et rester sur le territoire le temps nécessaire.

« Nous les Africains, on vit ensemble, on ne connait pas la solitude. Ici j’ai beaucoup souffert de l’isolement, j’étais au fond du trou. Isolé, malade, séparé de ma famille, j’avais les pires idées. »

Depuis le début de son accompagnement par Entr’Aids, il a trouvé ce dont il avait besoin, une équipe professionnelle qui se soucie des êtres humains et qui soutient moralement les personnes. Son cadre de vie lui permet également de retrouver un vivre ensemble : des relations conviviales de voisinage, le partage de petits déjeuners et de repas avec l’équipe…

« L’hôpital m’a soigné, ALYNEA m’a sauvé la vie, je suis un rescapé. »

Lors de cette rencontre, Monsieur B. est en rémission et a retrouvé du sens dans son quotidien en tant qu’agent de sécurité aux abords de l’école, et bénévole au sein de l’association Singa (mouvement citoyen international visant à créer du lien entre personnes réfugiées). Il a pu reprendre ses fréquentations à la bibliothèque, et récupérer l’appétit et le goût de vivre.

illustustration_homme_alynea

Monsieur BEN ATTIA

Sa création d’entreprise lui ouvre l’accès au logement

Qu’avez-vous pensé de la 1ère rencontre avec l’équipe du CoWork ?

Une opportunité à ne pas rater ! Je m’y suis tout de suite accroché. Je n’avais pas beaucoup de solutions et l’accompagnement proposé était pour moi un plus, surtout pour le volet administratif. J’ai senti que ça n’allait pas être une perte de temps.

Quel est votre quotidien depuis le début de votre activité ?

Je travaille 35h par semaine : du mercredi au samedi, dans le camion de livraison et le lundi je gère l’administratif (en tant qu’auto-entrepreneur je m’occupe de la facturation, de la communication, de la commercialisation). Le dimanche, je suis avec ma famille. J’ai embauché un livreur en CDD de 6 mois à mi-temps. Un comptable gère la paie, en prestation externe. Aujourd’hui, mon objectif est d’investir dans l’achat d’un camion. Pour l’instant, on tourne en location, et ça représente une perte d’argent conséquente, surtout lorsqu’on doit en louer deux (environ 2 jours par semaine).


Mon entreprise marche bien, c’est ce que je souhaitais ! Je rembourse mes mensualités pour le crédit que l’ADIE m’a accordé pour lancer mon activité. Je me dégage un bon salaire pour payer mon loyer et nourrir ma famille. Je suis très content ! J’ai trouvé un appartement F4 à Lyon 8, dans du neuf. Être patron avec des bons chiffres, ça change tout quand tu cherches un appartement !

La fréquence de votre accompagnement a dû évoluer depuis le mois d’août, notamment depuis le début de votre activité ?

Mon contrat d’accompagnement (de 3 mois) a été renouvelé plusieurs fois. Je viens encore une fois par semaine les lundis, jour que je consacre à l’administration de ma société. Parallèlement je reste en contact téléphonique régulier. Au moindre doute, j’appelle. Sarah est comme une conseillère, dès que j’ai une question, je prends mon téléphone, « Allo Sarah ? » Elle se renseigne puis m’oriente pour que je puisse reprendre la main. Au minimum, je suis en contact deux fois par semaine avec elle. C’est vraiment un apport précieux car sans le CoWork, j’aurais des papiers non-traités. À chaque étape, le dispositif s’adapte par rapport à mes besoins.

Comment peut-on améliorer le service ?

On a fait une réunion avec les autres coworkers et l’équipe pour identifier les besoins et optimiser l’accompagnement humain en termes de formation, d’espace de travail, d’équipement en ordinateurs et imprimantes. Moi j’ai la chance d’avoir un ordinateur, mais ce n’est pas le cas pour les autres coworkers. Les gens hébergés en foyer sont en difficulté et n’ont ni le matériel, ni l’espace pour travailler. Il
manque encore beaucoup de choses nécessaires pour vraiment aider les gens qui n’ont pas les moyens. Il nous faut aussi des modules de formations simples, par exemple je ne maîtrise pas encore Excel et Word, or j’en ai besoin pour gérer mes factures.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui a envie de monter sa boite et qui n’ose pas car elle est en situation de précarité face au logement ?

Il faut y croire ! Ici il y a vraiment des gens qui ont du cœur avec des compétences, qui veulent nous aider. Il faut savoir prendre la main des personnes qui la tendent pour se mettre sur les bons rails et mener son projet. Vous déménagez ? N’hésitez pas à le contacter !