CHRS Carteret

Un accueil à haut seuil de tolérance pour des personnes fragilisées par un parcours d’errance et souffrant d’addictions.

En juin 2001, la Mairie de Lyon lance une commande publique auprès des associations œuvrant dans le champ de l’urgence sociale pour créer une structure accueillant prioritairement des jeunes « technivaliers », avec un objectif de sécurité civile et d’action sociale. Alynea propose 25 places d’hébergement « à bas seuil d’exigences d’entrée » c’est-à-dire proposant un lieu d’hébergement souple dédié aux personnes isolées et précarisés présentant des problématiques de santé et en particulier des dépendances alcooliques et aux autres produits psychoactifs et pouvant accueillir les animaux de compagnie.

Le centre d’hébergement d’urgence (CHU) ouvre ses portes les nuits de juillet à septembre 2001 dans l’actuel quartier de la Confluence, à Montrochet dont elle prend le nom. Par la suite, le CHU Montrochet sera inscrit annuellement dans le dispositif du plan froid jusqu’en 2003 et va exceptionnellement fonctionner durant les étés 2002 et 2003. En 2024, Montrochet déménage au 24 boulevard Jules Carteret.

Décembre 2006 marque un tournant en matière d’aide sociale dans le domaine du logement avec la médiatisation des Enfants de Don Quichotte. L’onde de choc s’étendra jusqu’à Lyon où des sans domicile fixe vont planter des tentes place Bellecour. Pour sortir de la crise, le gouvernement promulgue la loi DALO garantissant le droit à un logement à toute personne qui, résidant en France de façon stable et régulière, n’est pas en mesure d’accéder à un logement décent ou de s’y maintenir. A Lyon, Carteret s’avère une proposition d’accueil et d’hébergement pour une partie des personnes installées sous les tentes, en particulier celles qui ne sont pas acceptées par des dispositifs classiques (CHRS) ou dans des logements conventionnels. Dix places supplémentaires sont alors créées à Carteret (34 places).

En 2007, Carteret obtient l’agrément de centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) confirmant l’intérêt de la notion de « bas seuil d’exigence d’entrée », aujourd’hui « haut seuil de tolérance ». Au cours de l’été 2010, le CHRS Carteret est transféré au 21 rue Saint Jean de Dieu sur un terrain appartenant à la Ville de Lyon.

• 34 maisonnettes : Chambres individuelles en bois, équipées de sanitaires privés.
• Espace collectif partagé : Salon, salle à manger, cuisine. Ces espaces communs favorisent les interactions et la création de liens entre les résidents, contribuant ainsi à un climat de soutien mutuel et de solidarité.

Réduction des risques et dommages liés à la consommation d’alcool ou substances psychoactives

Aujourd’hui, nombre des personnes hébergées à Carteret ont connu un long parcours d’errance (plus de 10 ans) au préalable de leur entrée. Le public présente des souffrances d’addiction à 90%.

L’accompagnement proposé tend, dans un premier temps à répondre à des besoins primaires (repas, douche, un toit et un lieu où se poser…) pour ensuite amorcer l’accompagnement adapté concernant la réduction des risques et dommages liés à la consommation d’alcool ou substances psychoactives, lorsque la personne ne peut pas envisager comme solution l’arrêt de ses consommations. La prévention de ces dommages se fait à plusieurs niveaux : social, somatique, psychique.

Cet accompagnement inclue une approche de réduction de l’écart à la norme concernant les conduites addictives afin de pouvoir envisager une sortie du CHRS vers une solution d’habitat.