Deux art-thérapeutes interviennent bénévolement dans 4 foyers d’ALYNEA : Virginie ZANETTI aux CHRS Carteret et Cléberg et Sylvie DAVIE au CHRS Point Nuit et à l’accueil mère-enfant L’AUVENT. Virginie ZANETTI, diplômée art-thérapeute analyste, a souhaité faire profiter son savoir-faire auprès d’un public fragilisé et en rupture sociale.
Toutes deux proposent aux personnes hébergées qui le souhaitent, de venir s’exprimer en atelier hebdomadaire, autrement que par la parole. La médiation artistique est, selon leur spécialité, picturale ou sculpturale.
Aucune obligation de participation, ni savoir-faire artistique, ni préconisation médicale ne sont demandés.
Pour Virginie ZANETTI, « il est essentiel en tout premier lieu, de construire une relation de confiance avec les participants. Et c’est au travers l’expérimentation des jeux de peinture et de la mise en création de l’œuvre que celle-ci pourra s’incarner. Le plaisir, la liberté, la spontanéité contribuent à la mise en peinture de l’œuvre ».
Certains participant viennent par curiosité, observent et ne souhaitent pas participer. D’autres viennent de façon aléatoire. D’autres encore sont extrêmement fidèles et s’investissent dans la bonne marche de l’atelier.
Selon Virginie ZANETTI, l’art-thérapie construit une relation d’aide et de soins fondée sur le processus de création artistique. Tout acte créatif entraîne une décharge émotionnelle et pulsionnelle bénéfiques puisqu’il permet, y compris inconsciemment, de stimuler les facultés d’expression, de développer ses capacités créatives et construire une image valorisante de soi. Suites aux échanges avec la personne et l’observation de son travail de création l’art-thérapeute peut proposer une analyse du tableau. Il s’agit de comprendre de quoi parle le tableau, qu’est-ce qu’il raconte de la vie du créateur, quelles sont les émotions, les peurs, les désirs, les blocages intérieurs, les ombres et lumières psychologiques qui apparaissent dans le tableau. Un dialogue s’installe entre le résident, le tableau et l’art-thérapeute.
Enfin, l’art-thérapeute bénévole et les travailleurs sociaux travaillent en complémentarité. Lors de l’atelier et dans l’observation de la toile, certaines choses se déposent pouvant éclairer l’équipe éducative ou au contraire travailler une problématique soulevée par l’équipe à travailler en atelier. Cette complémentarité entre bénévoles et salariés n’est pas forcément évidente à établir, cela demande de l’expérimentation et une co-construction sur le long terme, dans le souci de la personne accompagnée. Néanmoins, cet apport au travers l’art-thérapie semble être vécu pas tous comme un projet riche à poursuivre.