loader image
Rechercher

Donner la priorité au logement dans l’orientation des personnes sans domicile.

LOGEMENT D’ABORD > Préalable pour retrouver dignité et citoyenneté

10/05/2021

Partagez cet article :

Favoriser l’accès au logement pérenne, c’est garantir le respect d’un droit fondamental inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. La lutte contre le sans-abrisme nécessite de sortir d’une logique de l’hébergement d’urgence, non seulement en augmentant l’offre de logements abordables de manière significative, mais aussi en faisant de l’accompagnement dans le logement, si besoin, un outil au service du rétablissement* de la personne. C’est dans cette dynamique, nécessairement collective, que s’inscrit l’expertise d’ALYNEA.

Renforcer la prévention des expulsions locatives de façon à limiter le recours au jugement d’expulsion et le nombre de remises à la rue.

NOTRE ACTION ETAGE

En collaboration, trois bailleurs métropolitains (Est Métropole Habitat Grand-Lyon Habitat et Lyon Métropole Habitat) et différents acteurs du logement (CCAS, Maisons de la Métropole, associations), ont formé des Équipes Territoriales d’Alternatives Globales à l’Expulsion pour une action collective et interdisciplinaire auprès de ménages menacés d’expulsion locative. Dans une logique d’aller-vers, les différents acteurs ont créé des plateformes territoriales permettant le repérage de ces ménages particulièrement vulnérables, dont les dispositifs de droit commun n’apportent pas de réponse efficace au maintien dans le logement. C’est grâce à la coopération d’un large panel d’acteurs que de multiples outils peuvent être mobilisés comme le relogement, le bail de sauvegarde, l’aide à la quittance, l’aide au déménagement, l’accompagnement social, budgétaire et/ou juridique, etc.

Prévenir les ruptures résidentielles des personnes sortant d’institutions.

NOTRE ACTION avec le centre hospitalier Saint-Cyr au Mont d’Or

Celle-ci fait suite à une première expérimentation menée depuis 2017 avec l’hôpital et le bailleur social Lyon Métropole Habitat afin d’éviter que les personnes sortant d’un séjour en hôpital psychiatrique se trouvent sans solution de logement et puissent intégrer un logement social de manière pérenne. Ces personnes, présentant des troubles psychiques compromettant l’accès ou le maintien dans un logement, sont identifiées avant leur sortie par le service hospitalier afin de bénéficier d’un accompagnement tant sur le champ médical que social. Puis les travailleurs sociaux de l’hôpital, d’ALYNEA et du bailleur social évaluent le niveau d’accompagnement nécessaire à la réussite du projet de la personne et le mettent en œuvre.

Services d’ALYNEA mobilisés
–Le Service d’Accompagnement Vers et Dans l’Habitat volet Accompagnement et Expérimentations apporte des solutions en réponse à des besoins d’accompagnement non ou mal pourvus, ou dans une logique de prévention auprès de ménages rencontrant des difficultés dans le cadre de leur logement ou sans logement / mal-logés.
ETAGE + Hopital St Cyr au Mont d’or
–La Plateforme psychosociale de prévention en santé mentale propose une relecture des situations des personnes dont les questions de santé mentale pourraient parfois freiner l’accompagnement.
ETAGE

NOTRE ACTION CHRS GLISSANT

En partenariat avec le bailleur social Est Métropole habitat et la Maison de la Veille Sociale (SIAO) cible des personnes fragilisées par des parcours d’errance, orientées vers les Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS). Avant de devenir locataire en titre, on leur propose un hébergement dans un appartement choisi, couplé à un accompagnement pluridisciplinaire pour in fine faire glisser le bail à leur nom. Cela permet de sécuriser le parcours habitat en évitant de nouvelles ruptures et déracinements liés aux relogements successifs dans le cadre des dispositifs d’hébergement temporaire, de longs temps d’attente pour accéder à un logement social, tout en favorisant la projection et l’inscription dans un quartier sur le long terme.
Services d’ALYNEA mobilisés : les CHRS Régis et PolyGônes qui proposent un accompagnement médico-social et socio-professionnel dans le cadre d’un hébergement en appartement.

Développer la complémentarité entre insertion socio-professionnelle et accès au logement.

NOTRE ACTION CoWork Tous capables de créer

Avoir un emploi permet d’ouvrir des droits et d’accéder à des ressources, facteurs incontournables de l’accès au logement. Dans une articulation entre les logiques de Logement d’Abord et d’Emploi d’Abord, le CoWork permet de ne pas attendre l’un pour avoir l’autre. Ce lieu permet, à travers la création ou le développement de sa propre activité, la construction d’une situation d’emploi en parallèle à la démarche d’accès au logement. En partenariat avec des acteurs de l’entreprenariat et de l’hébergement social, ce dispositif permet à des personnes en situation de précarité liée au logement de créer, développer ou consolider une activité entrepreneuriale.
Service d’ALYNEA mobilisé : Formation

LES CONDITIONS DE RÉUSSITE DU LOGEMENT D’ABORD

Mobilisation des collectivités et construction de partenariat pour la garantie des droits individuels et de l’État de droit. Plus les situations des personnes sont complexes, plus les accompagnement demandent du temps et de l’expertise. Les politiques fondées sur les principes du Logement d’abord, déjà expérimentées de manière positive dans certains pays comme le Danemark et la Finlande ont montré que l’engagement de l’État et la coopération de différents acteurs rassemblant des compétences diverses et complémentaires, dans une dynamique créative, sont des clefs de réussite dans la lutte conte le sans-abrisme.
Nos actions présentées ici sont toutes soutenues par la Métropole de Lyon.

* Le rétablissement : Depuis plusieurs années c’est dans cette direction que nous travaillons et continuons d’accompagner les équipes dans cette dynamique.
En effet, ont été mis en place des cycles de formation pour les salariés d’ALYNEA autour de la notion de rétablissement avec notamment pour objectifs de développer le pouvoir d’agir des personnes en :
– Orientant les décisions vers le choix des personnes
– Adaptant sa posture professionnelle au contexte et à la vie des personnes
– Ayant comme objectif d’augmenter les capacités et la qualité de vie
– Misant sur les compétences plutôt que de focaliser sur les difficultés.

Au fil de l'actu

Découvrez d'autres articles

illustustration_femme_alynea

Madame C. et Monsieur V.

Un couple marqué par le sans-abrisme

Originaires de Picardie, ils quittent avec leurs 3 enfants leur maison d’Airaines en 2008 pour tenter leur chance en Corse puis à Lyon. Sans emploi, ils font face à des difficultés familiales avant de se trouver sans hébergement.

Souhaitant avant tout protéger leurs enfants et assurer leur scolarité, ils s’adressent au Conseil Général pour un placement provisoire. Ils sont orientés dans différents foyers dont le CHRS Carteret d’ALYNEA, mais la collectivité leur est difficile. Ils ne supportent ni la promiscuité, ni le cadre imposé. La collaboration avec les équipes est alors compliquée.
Pendant presque 3 ans, ils vont vivre dans la rue, abrités sous la bibliothèque universitaire rue Chevreul. La nuit, ils dorment en alternance afin que l’un des deux surveille leurs sacs à dos dans lesquels se trouve toute leur vie. En journée, ils fréquentent la Maison Rodolphe du Foyer Notre Dame des Sans Abri où ils déjeunent, se douchent, font leur lessive. Ici, ils sont suivis par Marc (prénom d’emprunt) assistant social avec qui ils seront en confiance.

« C’est la première personne qui nous a compris en repérant que le type d’hébergement qui nous conviendrait serait un appartement individuel. »

Dans la rue, leur santé se dégrade. Suzanne est hospitalisée plusieurs fois, sous-alimentée, alcoolisée, les articulations douloureuses. Les acteurs sociaux se mobilisent pour trouver une solution : Marc, la Maison de la Veille Sociale, le Samu Social 69, s’adressent au Préfet pour qu’un hébergement d’urgence soit débloqué. 5 mois plus tard, ils sont hébergés à l’hôtel.
Le couple poursuit son chemin dans un dispositif d’hébergement en appartement avec l’équipe de Polygônes d’ALYNEA qui considère que l’habitat est le point de départ de l’accompagnement.
Suzanne a arrêté de boire et soigne sa polyarthrite. Son compagnon, épileptique, suit son traitement. Grâce à des visites accompagnées par un médiateur et des entretiens téléphoniques réguliers, ils sont en lien avec leurs enfants.
Le prochain objectif est l’accès à un logement de droit commun : le bail serait d’abord signé entre le propriétaire et ALYNEA ; pendant cette durée déterminée, ils seraient sous-locataires et toujours accompagnés par Polygônes, avant que le bail « glisse » à leurs noms.

illustustration_homme_alynea

Monsieur B.

« Rescapé de la solitude »

Monsieur B. intègre son hébergement en appartement de coordination thérapeutique en octobre 2017. Il doit alors quitter l’hébergement mis à disposition par le centre Léon Bérard où il suit un traitement médical. Même si Monsieur B. a fui, pour des raisons politiques le Congo Kinshasa, il est débouté par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Arrivé en France blessé, il apprend qu’il est gravement malade. Soutenu par l’assistante sociale de l’hôpital, il obtient un titre de séjour pour soins qui lui permet de se faire soigner et rester sur le territoire le temps nécessaire.

« Nous les Africains, on vit ensemble, on ne connait pas la solitude. Ici j’ai beaucoup souffert de l’isolement, j’étais au fond du trou. Isolé, malade, séparé de ma famille, j’avais les pires idées. »

Depuis le début de son accompagnement par Entr’Aids, il a trouvé ce dont il avait besoin, une équipe professionnelle qui se soucie des êtres humains et qui soutient moralement les personnes. Son cadre de vie lui permet également de retrouver un vivre ensemble : des relations conviviales de voisinage, le partage de petits déjeuners et de repas avec l’équipe…

« L’hôpital m’a soigné, ALYNEA m’a sauvé la vie, je suis un rescapé. »

Lors de cette rencontre, Monsieur B. est en rémission et a retrouvé du sens dans son quotidien en tant qu’agent de sécurité aux abords de l’école, et bénévole au sein de l’association Singa (mouvement citoyen international visant à créer du lien entre personnes réfugiées). Il a pu reprendre ses fréquentations à la bibliothèque, et récupérer l’appétit et le goût de vivre.

illustustration_homme_alynea

Monsieur BEN ATTIA

Sa création d’entreprise lui ouvre l’accès au logement

Qu’avez-vous pensé de la 1ère rencontre avec l’équipe du CoWork ?

Une opportunité à ne pas rater ! Je m’y suis tout de suite accroché. Je n’avais pas beaucoup de solutions et l’accompagnement proposé était pour moi un plus, surtout pour le volet administratif. J’ai senti que ça n’allait pas être une perte de temps.

Quel est votre quotidien depuis le début de votre activité ?

Je travaille 35h par semaine : du mercredi au samedi, dans le camion de livraison et le lundi je gère l’administratif (en tant qu’auto-entrepreneur je m’occupe de la facturation, de la communication, de la commercialisation). Le dimanche, je suis avec ma famille. J’ai embauché un livreur en CDD de 6 mois à mi-temps. Un comptable gère la paie, en prestation externe. Aujourd’hui, mon objectif est d’investir dans l’achat d’un camion. Pour l’instant, on tourne en location, et ça représente une perte d’argent conséquente, surtout lorsqu’on doit en louer deux (environ 2 jours par semaine).


Mon entreprise marche bien, c’est ce que je souhaitais ! Je rembourse mes mensualités pour le crédit que l’ADIE m’a accordé pour lancer mon activité. Je me dégage un bon salaire pour payer mon loyer et nourrir ma famille. Je suis très content ! J’ai trouvé un appartement F4 à Lyon 8, dans du neuf. Être patron avec des bons chiffres, ça change tout quand tu cherches un appartement !

La fréquence de votre accompagnement a dû évoluer depuis le mois d’août, notamment depuis le début de votre activité ?

Mon contrat d’accompagnement (de 3 mois) a été renouvelé plusieurs fois. Je viens encore une fois par semaine les lundis, jour que je consacre à l’administration de ma société. Parallèlement je reste en contact téléphonique régulier. Au moindre doute, j’appelle. Sarah est comme une conseillère, dès que j’ai une question, je prends mon téléphone, « Allo Sarah ? » Elle se renseigne puis m’oriente pour que je puisse reprendre la main. Au minimum, je suis en contact deux fois par semaine avec elle. C’est vraiment un apport précieux car sans le CoWork, j’aurais des papiers non-traités. À chaque étape, le dispositif s’adapte par rapport à mes besoins.

Comment peut-on améliorer le service ?

On a fait une réunion avec les autres coworkers et l’équipe pour identifier les besoins et optimiser l’accompagnement humain en termes de formation, d’espace de travail, d’équipement en ordinateurs et imprimantes. Moi j’ai la chance d’avoir un ordinateur, mais ce n’est pas le cas pour les autres coworkers. Les gens hébergés en foyer sont en difficulté et n’ont ni le matériel, ni l’espace pour travailler. Il
manque encore beaucoup de choses nécessaires pour vraiment aider les gens qui n’ont pas les moyens. Il nous faut aussi des modules de formations simples, par exemple je ne maîtrise pas encore Excel et Word, or j’en ai besoin pour gérer mes factures.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui a envie de monter sa boite et qui n’ose pas car elle est en situation de précarité face au logement ?

Il faut y croire ! Ici il y a vraiment des gens qui ont du cœur avec des compétences, qui veulent nous aider. Il faut savoir prendre la main des personnes qui la tendent pour se mettre sur les bons rails et mener son projet. Vous déménagez ? N’hésitez pas à le contacter !