Fin mars 2019, une enquête auprès des personnes sans-abri a été menée à Lyon, portée par un collectif associatif et coordonnée par la MRIE, avec l’ambition non seulement de qualifier les besoins des personnes concernées, mais aussi et surtout, de contribuer au renouvellement de modèles pour envisager la réduction du sans-abrisme.
Cette étude qualitative, portée par la Métropole ainsi que par la Fondation Abbé Pierre est issue de la volonté et de la mobilisation d’acteurs de terrain (ALPIL, Samu Social, Maison de la Veille Sociale), chercheurs (ODENORE), collectif de formation (SOIF) et fédération (FAS). Ensemble, sous la responsabilité de la MRIE, ces acteurs ont participé à l’élaboration et la mise en œuvre de l’enquête. Ils sont aujourd’hui engagés dans l’analyse des résultats.
En ce sens, le Samu Social a pris part à la définition de la démarche, la méthodologie, la construction des questionnaires, leur test, la cartographie, la formation des bénévoles ainsi que le déploiement de l’enquête.
Durant trois jours, des bénévoles (pour certains salariés volontaires détachés par ALYNEA) ont sillonné les rues de Lyon et Villeurbanne pour y rencontrer les personnes sans-abri vivant à la rue ou en squat. Il s’agissait de les interroger sur leurs besoins du quotidien en termes de logement et d’accès aux droits, leurs aspirations, mais aussi de tenter de mesurer leur recours aux institutions ainsi que les formes de solidarité existantes.
Pour tenter de traiter un problème, il convient avant tout de le regarder, le circonscrire. Le sans-abrisme ne fait pas exception. Cette enquête vise donc à participer à un changement de paradigme où, au lieu de mobiliser l’énergie sur la gestion de la pénurie, on observe les besoins, les demandes pour tenter d’y répondre, dans la logique du logement d’abord. C’est un pari ambitieux, mais le seul à même de nous guider sur le chemin de la réduction du sans-abrisme.