#RÉAGIR : raccrocher les jeunes vers la formation et l’emploi #Réagir est un dispositif multipartenarial porté par la Mission Locale de Givors dans lequel est inscrit ALYNEA, et plus particulièrement son pole Insertion-Formation. Il s’agit de repérer et mobiliser les jeunes dits invisibles qui sortent des parcours traditionnels. Plus précisément, sont ciblés les 16-29 ans, sans emploi, sans formation, et sans accompagnement, résidant sur le territoire Rhône Sud.
Rencontre avec Jannick KERVREN – conseillère en insertion professionnelle (CIP) mobile d’ALYNEA, intervenant sur le dispositif #REAGIR, dans une démarche d’aller vers.
Qu’entends-tu par aller-vers ?
Il y a le déplacement physique. Je vais à la rencontre des jeunes, dans les quartiers, à domicile ou dans les lieux fréquentés par les familles comme les centres sociaux ou le marché, ce qui permet aux parents de rencontrer quelqu’un à qui parler de leurs enfants qui restent à la maison.
Mais l’aller-vers c’est aussi une ouverture vers le jeune dans sa globalité et surtout sans jugement. L’objectif est d’établir une relation de confiance pour tenter de construire, avec lui, un projet adapté à sa demande et à son parcours.
Te déplaces-tu beaucoup dans une semaine ?
Oui c’est assez sportif ! Le travail n’est pas le même pour des jeunes d’un Quartier Prioritaire de Ville que pour ceux qui vivent en milieu rural.
Je me déplace également à la rencontre de nos différents partenaires car nous avons construit un réseau très dynamique au sein de ce dispositif et il est important de maintenir ce lien.
En assurant un service de proximité, mon objectif est de faciliter la mise en lien entre les jeunes et les différentes structures présentes sur le territoire Rhône Sud pouvant les aider dans leur parcours.
Les structures partenaires de #Réagir proposent à la carte, différentes actions :
- Promeneur du Net (Le PIJ Condrieu)
- Coaching Emploi (Mission Locale)
- Mobilité (Apprentis d’Auteuil)
- Chantier (Lyon Métropole Habitat)
- Sas Linguistique (CEFI)
- Soutien à la parentalité (CIDFF)
- Accompagnement psychologique (CRIJ)
- Inclusion Numérique et CIP Mobile (ALYNEA).
Peux-tu nous parler de l’une de tes rencontres ?
J’ai rencontré Max début août 2020, à la demande de l’Aide Sociale à l’Enfance. À 17 ans, il est sans activité après avoir vécu dans différents foyers et décroché l’école à 14 ans.
La 1ère fois, je l’ai rencontré à domicile, chez sa mère que j’avais appelée au préalable. Max était souriant, ouvert à la discussion. Il m’a présenté ses 2 frères.
Max m’a dit qu’il en avait assez de ne rien faire et qu’il aimerait découvrir la carrosserie ou bien travailler en plein air.
Je lui ai alors expliqué la possibilité de faire un stage dans un garage pour découvrir le métier. Je lui ai proposé de créer ensemble un CV et d’aller re- chercher ensemble un garage sur Givors. Max était partant et je lui ai donné rdv la semaine suivante.
As-tu réussi à avancer avec Max ?
On a beaucoup discuté et j’ai compris que Max avait surtout besoin d’action.
Malgré le contexte sanitaire, il a réussi à se redynamiser. Nous avons fait une première inscription à la Mission Locale pour lui permettre d’effectuer des stages et nous avons créé un CV.
J’ai pu l’inscrire à un chantier de Street Art organisé par les éducateurs de la Sauvegarde 69. Il était super motivé et plus que ponctuel. Il a énormément apprécié être au contact d’adultes et de percevoir un premier salaire.
Suite au chantier, j’ai senti qu’il était dans une bonne dynamique et qu’il fallait maintenir ce rythme. En accord avec sa conseillère Mission Locale, nous l’avons inscrit en Garantie Jeune dès le mois de janvier.
Aujourd’hui Max continue à travailler son projet professionnel avec sa conseillère autour d’un travail en plein air en tant qu’ouvrier agricole.
Il m’explique aussi qu’il voudrait rapidement aider sa mère financièrement car c’est compliqué à la maison. Nous venons de remettre son CV à jour et Max vient de se racheter un téléphone pour être joignable par un futur employeur.
Quelles différences vois-tu avec un accompagnement classique ?
Avec les jeunes que l’on appelle invisibles, il faut s’adapter au quotidien et tout prend beaucoup plus de temps.
Max n’était pas au rdv de la semaine suivante car des tensions à la maison avaient ressurgi.
Après avoir échangé avec ses éducateurs, j’ai repris contact avec lui deux semaines plus tard. Selon les périodes, c’est compliqué de le joindre. Je passe chez eux chaque semaine quand je n’ai pas réussi à le contacter.
Le plus important, c’est d’entretenir le lien.
Comment envisages-tu l’avenir avec Max ?
La recherche d’emploi n’est pas simple en cette période de crise sanitaire, d’autant plus pour un jeune mineur, sans permis, non véhiculé et pas toujours joignable.
Max aura 18 ans cet été et nous pourrons proposer sa candidature au chantier d’insertion Les Potagers du Garon à Grigny ainsi qu’aux Brigades Vertes.
En attendant, nous postulons à des emplois saisonniers et je travaille en parallèle avec différents partenaires, pour trouver d’autres possibilités pour la période estivale.