Les risques inhérents au sans-abrisme se trouvent exacerbés lorsque les températures affichent des pics de chaud ou de froid. Au-delà des mobilisations exceptionnelles liées aux conditions climatiques et dans sa mission d’observatoire social, le Samu Social, une nouvelle fois, alerte : c’est avant tout le sans-abrisme qui tue et qu’il nous faut nous efforcer de réduire.
« Avant les conditions climatiques, c’est la dureté de la vie à la rue qui tue ! Elle commence par affaiblir l’organisme, le rendre très vulnérable. En général, cela ne se voit guère car on ne peut qu’être confondu par la résistance des personnes à la rue qui endurent, sans trop de dommages apparents, des conditions de vie que nous ne supporterions pas. Ils serrent les dents et tiennent le coup. Et puis soudain, tout lâche » .
Extrait de « Morts de chaud ? 31°, 32°, 35°… », Collectif des morts de la rue.
photo ALYNEA-Laurent Trontin
SOUTIEN PRÉFECTORAL AUX MARAUDES
Cet été, à deux reprises, le préfet a activé le niveau 3 «alerte canicule» sur le Rhône. Des salles « de fraîcheur », où les personnes sans-abri pouvaient venir se reposer un temps, ont été ouvertes. Le Samu Social s’est vu renforcé d’un équipage par jour, via des intérimaires. Durant ces périodes, il s’agissait de « veiller » sur les ménages les plus fragiles, à partir de la connaissance que les intervenants de la rue avaient des situations : accompagner pour prendre des douches, inviter les personnes à se dévêtir, proposer systématiquement de l’eau…
Ces interventions bien que nécessaires ne soulagent pas la souffrance inhérente à la vie à la rue lorsque les températures ne redescendent pas la nuit. Elles sont aussi impuissantes à prévenir un possible malaise voire le décès de personne sans-abri puisque seulement 6 équipages par jour tournent sur le département, en comptant les maraudes de la Croix Rouge.
RECONNAISSANCE DE L’ETAT DES MISSIONS DES MARAUDES
Jacqueline GOURAULT – Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriale & Julien DENORMANDIE, Ministre chargé de la Ville et du Logement co-signent l’Edito du Référentiel de missions et d’évaluation des Maraudes & Samu sociaux :
Leur situation de proximité et leur rôle de prise en charge directe des personnes à la rue au quotidien, leur alloue une expertise et une connaissance de l’évolution des besoins, indispensables à l’adaptation de la réponse que l’Etat doit apporter aux personnes les plus démunies.
INQUIÉTUDES DES ACTEURS DE L’URGENCE SOCIALE
- Quand bien même la réforme attendue et annoncée du Logement d’abord et alors que la Métropole de Lyon est l’un des territoires de mise en œuvre accélérée de cette politique, il est nécessaire de répondre de manière pérenne à la saturation des dispositifs d’hébergement urgence et à l’insuffisance chronique de logements sociaux.
- Mobilisation des acteurs pour une non remise en cause des principes d’inconditionnalité et de continuité de l’hébergement inscrits dans la loi et dépôt cet automne d’un recours devant le Conseil d’Etat contre la circulaire relative à la transmission d’informations nominatives par les 115-SIAO à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFFI), relative à la de la loi Asile-Immigration du 10 septembre 2018.