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Un restaurant de bocalerie solidaire

15/04/2019

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Quand le zéro-gaspi et le zéro-déchet boostent l’insertion professionnelle.

S’appuyant sur des dynamiques locales, ALYNEA met en place une bocalerie solidaire sur le site du projet urbain de l’Autre Soie porté par le GIE La Ville Autrement.
Dans une démarche d’économie circulaire et sociale, des personnes très éloignées de l’emploi inscrites en Atelier d’Adaptation à la Vie Active, vont transformer des produits, voués à la déchetterie, en plats cuisinés et conservés en bocaux.

CONSTATS

On compte 10 millions de tonnes de déchets alimentaires par an en France. Sur la Métropole de Lyon, cela correspond à :

  • Entre 2.500 tonnes (chiffres Ville de Lyon) et 5.600 tonnes (chiffres Lyon Bio Ressources) de produits des marchés alimentaires
  • 4.5% des invendus récupérés par la Banque Alimentaire du Rhône, soit 250 tonnes dont 20% de fruits et légumes, sont perdus du fait que peu d’acteurs peuvent gérer de grosses quantités de produits bruts, dans un laps de temps court, sans risques bactériologiques.
  • La majorité des bio-déchets est traitée dans le parcours des déchets ménagers et n’est pas ou peu valorisée.
  • Une partie des personnes en situation de précarité, amputent leur budget alimentation par contraintes économiques, développant une sous nutrition ou une mal nutrition récurrente. A ALYNEA, ce sont une partie des personnes que nous accompagnons tous les jours.

UNE NOUVELLE BOUCLE DE L’ECONOMIE CIRCULAIRE CONSTRUITE EN PARTENARIAT.

Fort de ces constats, ALYNEA s’est rapprochée de structures locales actives sur ces questions : Eisenia, La Banque Alimentaire du Rhône et Récup&Gamelles.

Les objectifs communs sont de :

  • Sensibiliser à une consommation responsable, en récupérant dans un circuit court des produits voués à être jetés auprès des commerçants de proximité, des producteurs locaux, de la banque alimentaire du Rhône, etc.
  • Les revaloriser soit en les transformant en bocaux consignés ou en compost par une méthode simple, naturelle et peu onéreuse, le lombricompostage.
  • Favoriser une économie solidaire en développant une gamme savoureuse et diversifiée de bocaux artisanaux aux qualités nutritionnelles, aux prix bas accessibles à tous.

UN OUTIL D’INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE.

ALYNEA souhaite profiter de ce modèle économique pour former et accompagner vers l’emploi des personnes qui en sont très éloignées, et ceci sur des métiers en tension (restauration et service).
Pour cela, sont prévus la mise en place :

  • d’un Atelier d’Adaptation à la Vie Active (AAVA) restauration.
  • d’un parcours de formation et d’accompagnement social effectué par nos équipes du service Emploi-Formation.

Ainsi, les stagiaires de l’AAVA valoriseront leurs compétences en confectionnant les bocaux, en les servant dans l’espace de restauration de l’Autre Soie ouvert à tous ou en les vendant directement aux clients qui souhaitent les emporter.

UN GÉNÉRATEUR DE NOUVELLES PRATIQUES DE CONSOMMATION ET DE LIEN SOCIAL.

Malgré la sensibilisation au gaspillage alimentaire, les évolutions comportementales restent encore timides. La bocalerie est une réponse collective supplémentaire et rejoint l’esprit d’écocitoyenneté participatif porté par l’Autre Soie.

Participez a la réflexion autour du nom de la bocalerie solidaire. Une boîte à idée est ouverte : l.trontin@alynea.org

Démarrage d’activité en janvier 2020.

Ce projet est élaboré dans le cadre de Home Silk Road.

Aller plus loin

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Madame C. et Monsieur V.

Un couple marqué par le sans-abrisme

Originaires de Picardie, ils quittent avec leurs 3 enfants leur maison d’Airaines en 2008 pour tenter leur chance en Corse puis à Lyon. Sans emploi, ils font face à des difficultés familiales avant de se trouver sans hébergement.

Souhaitant avant tout protéger leurs enfants et assurer leur scolarité, ils s’adressent au Conseil Général pour un placement provisoire. Ils sont orientés dans différents foyers dont le CHRS Carteret d’ALYNEA, mais la collectivité leur est difficile. Ils ne supportent ni la promiscuité, ni le cadre imposé. La collaboration avec les équipes est alors compliquée.
Pendant presque 3 ans, ils vont vivre dans la rue, abrités sous la bibliothèque universitaire rue Chevreul. La nuit, ils dorment en alternance afin que l’un des deux surveille leurs sacs à dos dans lesquels se trouve toute leur vie. En journée, ils fréquentent la Maison Rodolphe du Foyer Notre Dame des Sans Abri où ils déjeunent, se douchent, font leur lessive. Ici, ils sont suivis par Marc (prénom d’emprunt) assistant social avec qui ils seront en confiance.

« C’est la première personne qui nous a compris en repérant que le type d’hébergement qui nous conviendrait serait un appartement individuel. »

Dans la rue, leur santé se dégrade. Suzanne est hospitalisée plusieurs fois, sous-alimentée, alcoolisée, les articulations douloureuses. Les acteurs sociaux se mobilisent pour trouver une solution : Marc, la Maison de la Veille Sociale, le Samu Social 69, s’adressent au Préfet pour qu’un hébergement d’urgence soit débloqué. 5 mois plus tard, ils sont hébergés à l’hôtel.
Le couple poursuit son chemin dans un dispositif d’hébergement en appartement avec l’équipe de Polygônes d’ALYNEA qui considère que l’habitat est le point de départ de l’accompagnement.
Suzanne a arrêté de boire et soigne sa polyarthrite. Son compagnon, épileptique, suit son traitement. Grâce à des visites accompagnées par un médiateur et des entretiens téléphoniques réguliers, ils sont en lien avec leurs enfants.
Le prochain objectif est l’accès à un logement de droit commun : le bail serait d’abord signé entre le propriétaire et ALYNEA ; pendant cette durée déterminée, ils seraient sous-locataires et toujours accompagnés par Polygônes, avant que le bail « glisse » à leurs noms.

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Monsieur B.

« Rescapé de la solitude »

Monsieur B. intègre son hébergement en appartement de coordination thérapeutique en octobre 2017. Il doit alors quitter l’hébergement mis à disposition par le centre Léon Bérard où il suit un traitement médical. Même si Monsieur B. a fui, pour des raisons politiques le Congo Kinshasa, il est débouté par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Arrivé en France blessé, il apprend qu’il est gravement malade. Soutenu par l’assistante sociale de l’hôpital, il obtient un titre de séjour pour soins qui lui permet de se faire soigner et rester sur le territoire le temps nécessaire.

« Nous les Africains, on vit ensemble, on ne connait pas la solitude. Ici j’ai beaucoup souffert de l’isolement, j’étais au fond du trou. Isolé, malade, séparé de ma famille, j’avais les pires idées. »

Depuis le début de son accompagnement par Entr’Aids, il a trouvé ce dont il avait besoin, une équipe professionnelle qui se soucie des êtres humains et qui soutient moralement les personnes. Son cadre de vie lui permet également de retrouver un vivre ensemble : des relations conviviales de voisinage, le partage de petits déjeuners et de repas avec l’équipe…

« L’hôpital m’a soigné, ALYNEA m’a sauvé la vie, je suis un rescapé. »

Lors de cette rencontre, Monsieur B. est en rémission et a retrouvé du sens dans son quotidien en tant qu’agent de sécurité aux abords de l’école, et bénévole au sein de l’association Singa (mouvement citoyen international visant à créer du lien entre personnes réfugiées). Il a pu reprendre ses fréquentations à la bibliothèque, et récupérer l’appétit et le goût de vivre.

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Monsieur BEN ATTIA

Sa création d’entreprise lui ouvre l’accès au logement

Qu’avez-vous pensé de la 1ère rencontre avec l’équipe du CoWork ?

Une opportunité à ne pas rater ! Je m’y suis tout de suite accroché. Je n’avais pas beaucoup de solutions et l’accompagnement proposé était pour moi un plus, surtout pour le volet administratif. J’ai senti que ça n’allait pas être une perte de temps.

Quel est votre quotidien depuis le début de votre activité ?

Je travaille 35h par semaine : du mercredi au samedi, dans le camion de livraison et le lundi je gère l’administratif (en tant qu’auto-entrepreneur je m’occupe de la facturation, de la communication, de la commercialisation). Le dimanche, je suis avec ma famille. J’ai embauché un livreur en CDD de 6 mois à mi-temps. Un comptable gère la paie, en prestation externe. Aujourd’hui, mon objectif est d’investir dans l’achat d’un camion. Pour l’instant, on tourne en location, et ça représente une perte d’argent conséquente, surtout lorsqu’on doit en louer deux (environ 2 jours par semaine).


Mon entreprise marche bien, c’est ce que je souhaitais ! Je rembourse mes mensualités pour le crédit que l’ADIE m’a accordé pour lancer mon activité. Je me dégage un bon salaire pour payer mon loyer et nourrir ma famille. Je suis très content ! J’ai trouvé un appartement F4 à Lyon 8, dans du neuf. Être patron avec des bons chiffres, ça change tout quand tu cherches un appartement !

La fréquence de votre accompagnement a dû évoluer depuis le mois d’août, notamment depuis le début de votre activité ?

Mon contrat d’accompagnement (de 3 mois) a été renouvelé plusieurs fois. Je viens encore une fois par semaine les lundis, jour que je consacre à l’administration de ma société. Parallèlement je reste en contact téléphonique régulier. Au moindre doute, j’appelle. Sarah est comme une conseillère, dès que j’ai une question, je prends mon téléphone, « Allo Sarah ? » Elle se renseigne puis m’oriente pour que je puisse reprendre la main. Au minimum, je suis en contact deux fois par semaine avec elle. C’est vraiment un apport précieux car sans le CoWork, j’aurais des papiers non-traités. À chaque étape, le dispositif s’adapte par rapport à mes besoins.

Comment peut-on améliorer le service ?

On a fait une réunion avec les autres coworkers et l’équipe pour identifier les besoins et optimiser l’accompagnement humain en termes de formation, d’espace de travail, d’équipement en ordinateurs et imprimantes. Moi j’ai la chance d’avoir un ordinateur, mais ce n’est pas le cas pour les autres coworkers. Les gens hébergés en foyer sont en difficulté et n’ont ni le matériel, ni l’espace pour travailler. Il
manque encore beaucoup de choses nécessaires pour vraiment aider les gens qui n’ont pas les moyens. Il nous faut aussi des modules de formations simples, par exemple je ne maîtrise pas encore Excel et Word, or j’en ai besoin pour gérer mes factures.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui a envie de monter sa boite et qui n’ose pas car elle est en situation de précarité face au logement ?

Il faut y croire ! Ici il y a vraiment des gens qui ont du cœur avec des compétences, qui veulent nous aider. Il faut savoir prendre la main des personnes qui la tendent pour se mettre sur les bons rails et mener son projet. Vous déménagez ? N’hésitez pas à le contacter !